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Apparition de Ste Thérèse d’Avila

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Lecture du tableau représentant la vision de Ste Thérèse d’Avila à Mme Acarie à St Nicolas de Port lors de l’année jubilaire en 1602.

Œuvre du peintre lorrain Pierre-Dié MalletPierre-Dié Mallet est né le 31 décembre 1895 à Rambervillers dans les Vosges. Il est décédé le 5 décembre 1976 à Nancy (54). Le jour de sa Confirmation il ajoutera à son prénom de baptême (Pierre) celui de son prénom de confirmé (Dié) par dévotion à St Déodat patron de la ville épiscopale de St Dié (88). Elève de Victor Prouvé de l’école de Nancy, son œuvre sera en grande partie religieuse, hagiographie et héraldique. Il peint avec une minutie scrupuleuse, avec le souci du détail multiplié jusqu’à en devenir foisonnant. Sa grande érudition historique lui permet d’enrichir ses thèmes de multiples précisions anecdotiques. Il est également un excellent sculpteur et l’auteur de la composition de la grande mosaïque de l’abside de la basilique Ste Jeanne d’Arc au Bois Chenu de Domrémy. Il réalisera une quantité d’images pieuses, de fresques, de vitraux pour les églises et les communautés religieuses de Lorraine. Il savait traiter les différentes techniques de peinture, d’aquarelle, de lavis, de pastel, allant jusqu’à inclure des feuilles d’or dans ses compositions. Il utilisait également la technique de la chrisographie qui consiste en la gravure à la pointe sèche d’une feuille d’or fin adhérente à une lame de verre. Le Musée de St Dié possède 1500 esquisses où l’on peut observer que l’artiste dessinait en premier lieu les personnages nus puis venait seulement la mise en place des drapés du vêtement. en 1954 pour le 350ème anniversaire de la fondation de l’Ordre du Carmel en France

Cette composition se lit de gauche à droite et retrace, comme l’indique l’épitaphe qui est en bas à droite: « Passant regarde et contemple quelques unes des fleurs du Carmel qui par « l’humble Acarie » ont sanctifié ta Patrie ». Il s’agit en fait d’une partie de tableau ou plutôt deux tableaux qui ont été assemblés dans le même encadrement (1394 x 630 mm).

Cette œuvre se trouve actuellement à la communauté des Petites Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus à St Parres les Vaudes (10), fondée par l’Abbé Georges de Nantes, ancien curé de la paroisse de Villemaur-sur-Vannes, où Barbe Avrillot avait acquis par son mariage avec Mr Acarie le titre de Vicomtesse de Villemaur.

Ce tableau a été remis à cette communauté vers 1980 par Mme Jeanne Mallet (1901-1995) originaire de St Flour et tertiaire de la province des Carmes d’Avignon-Aquitaine, épouse du peintre Pierre-Dié Mallet (1895-1976) oblat de l’Ordre de St Benoît.

La partie haute du tableau représente la scène de l’apparition de la Sainte Vierge, le 16 juillet 1251, à Saint Simon Stock, religieux de l’ordre du Carmel. L’œuvre est datée de 1958 (897×630 mm).

La partie basse, datée de 1954, retrace la vision de Ste Thérèse d’Avila à Mme Acarie en la basilique Saint Nicolas de Port lors du Jubilé de 1602 (497×630 mm).

Grâce à la première biographie de Mme Acarie en religion Sœur Marie de l’Incarnation (1565-1618) éditée en 1621 à Paris par l’Abbé André du Val théologien et un des trois supérieurs de l’Ordre du Carmel français, nous pouvons connaître le contexte de ce pèlerinage : « Toutes ces choses (les procédures ecclésiastiques pour l’implantation des Carmélites en France) s’étant si heureusement acheminées, la Bienheureuse (Mme Acarie) eut le désir de mener en Lorraine Mademoiselle Florence d’Abra, de la famille de Raconis, qui voulait être Récollette en la ville de Verdun, où des filles de Ste Claire s’étaient naguère réformées, sous la conduite des Pères Récollets. Monsieur Acarie, son mari, et le Père de Bérulle l’accompagnèrent en ce voyage. Après avoir mis cette bonne demoiselle en religion, ils allèrent à Saint-Nicolas (de Port) en LorraineLieu de pèlerinage réputé depuis le 12 ème siècle, Saint Nicolas de Port, sur la rive gauche de la Meurthe, à 15 km de Nancy, possède une église dont la construction commencée par le curé Moyset n’était pas encore complètement terminée en 1550. Elle fut embellie aux 16 ème et 17 ème siècles, incendiée par les Suédois en 1635. Dom Deslisle nous indique que « les princes de Lorraine obtinrent du Pape que le Jubilé (de l’année jubilaire de 1600) durerait toute l’année 1602 dans l’église de St Nicolas de Port. Le concours y fut si extraordinaire que l’on y compta deux cent mille pèlerins, y compris 6000 prêtres, qui y dirent la messe, et 21 hérétiques qui y firent abjuration. Emile Badel, illustre historien portois nous précise que l’apparition eu lieu à gauche du chœur. Voir en dernière page une note sur la Basilique., où la sainte mère Thérèse apparut à notre Bienheureuse pour la troisième fois, lui déclarant qu’elle entrerait en l’Ordre et que Dieu voulait qu’elle fut sœur converse. Elle a dit à un de ses confesseurs qu’elle résista beaucoup, non pour être religieuse, car elle le désirait grandement, mais pour être sœur laie ; ce n’est pas qu’elle méprisât aucunement cette condition, qu’au contraire elle estimait grandement, mais elle avait la dévotion de chanter au chœur les louanges de Dieu, le chant de l’Eglise lui ayant toujours été agréable. Enfin, après avoir bien combattu, ne pouvant, comme saint Paul, regimber contre l’aiguillon, elle se rendit et accepta d’un si grand courage la condition que la sainte Mère lui prescrivait, qu’elle en fit vœu avant de se lever de la place où elle était à genoux. Cette révélation, avec la disposition d’esprit qu’elle y reçut, lui demeura tellement gravée dans le fond de l’âme, qu’elle me dit lorsqu’elle postula pour être religieuse après la mort de son mari (sans toutefois me déclarer particulièrement sa révélation), qu’elle l’avait journellement aussi présente qu’au moment où elle lui fut donnée. »

Le peintre ayant eu connaissance de cette apparition l’a représentée sur la moitié gauche du tableau.
À gauche du pilier un ecclésiastique en soutane et surplis tient en ses mains un trousseau de clés. J’y verrais le confesseur de la Bienheureuse, André du Val (1564-1638), qui a les clés de l’âme en tant que directeur de conscience. Sœur Anne-Thérèse de Jésus, archiviste du Carmel de Pontoise, qui va nous donner la suite de l’explication, y voit plutôt le défenseur de l’Eglise et du Pape.
À droite du pilier debout la main gauche sur la poitrine serait Edmond de Messa, valet de la famille Acarie.
Tenant dans ses bras un enfant Andrée Levoix la « servante » amie et confidente de Mme Acarie, qui sera la première Carmélite française sous le nom de Sœur Andrée de Tous les Saints décédée le Vendredi Saint de 1605. Un petit anachronisme concernant cet enfant, car à cette époque Geneviève, la dernière enfant des Acarie, avait 12 ans. Elle entrera au Carmel le 24/06/1607 sous le nom de Sœur Geneviève de St Bernard et deviendra prieure des Carmels de Chartres puis de Sens.
La personne à genoux pourrait représenter peut-être Florence d’Abra de Raconis dont parle l’Abbé du Val, mais elle est sensée être rentrée au couvent des Récollettes de Verdun quelques jours auparavant.
Sur ces premiers personnages le peintre n’a laissé aucune trace du sens de cette composition. Sœur Anne-Thérèse de Jésus se demande si le groupe de personnages sur la gauche ne représenterait pas ces passants que le peintre invite à contempler la postérité glorieuse de Madame Acarie ? On y trouve les trois âges de la vie (un bébé, des personnes adultes, une personne âgée à genoux) ainsi que les deux états de vie (laïc et clerc) !
Debout tenant son chapeau dans la main gauche et récitant son chapelet de la main droite, Monsieur Acarie (1560-1613) vicomte de Villemaure.
À genoux, en soutane noire avec sa cape et sa calotte, l’Abbé Pierre de Bérulle (1575-1629) cousin de Mme Acarie, tient un livre de prière. C’est également un des trois supérieurs de l’Ordre avec l’Abbé du Val et l’Abbé Jacques Gallemant (1559-1631). Il participera activement à l’introduction des Carmélites en France en allant en Espagne pour dénouer les difficultés des supérieurs Carmes. Il est également le fondateur de la congrégation de l’Oratoire de France (1611) imité de l’Oratoire Romain de Saint Philippe Néri. Il sera nommé Cardinal en 1627. Sa mère entra au Carmel de Paris le 14 août 1605 à l’âge de 55 ans et décédera le 12 janvier 1628.
Également à genoux, en extase, les mains jointes, Mme Barbe Acarie (1565-1618) reçoit la vision de Sainte Thérèse d’Avila. En ce début du 17ème siècle, elle fut le centre de la vie spirituelle française. Née le 2 février 1566, Barbe est la fille de Nicolas Avrillot et de Marie Luillier (descendante d’Etienne Marcel). À 16 ans, elle épousa Pierre Acarie (22 ans). Ils eurent six enfants (3 garçons et 3 filles) dont cinq rentreront dans la vie religieuse. Elle est considérée comme la Fondatrice du Carmel en France en 1604. Après la mort de son mari survenue le 17 novembre 1613, elle entrera au Carmel d’Amiens le 15 février 1614 et y prendra le voile des sœurs converses le 7 avril de la même année sous le nom de Sœur Marie de l’Incarnation. Elle finit sa vie religieuse au carmel de Pontoise où elle mourut le 18 avril 1618. Elle fut béatifiée le 5 juin 1791, sa fête est célébrée le 18 avril date de sa mort. Son corps peut être vénéré dans la chapelle du Couvent St Joseph de Pontoise. La scène qui est ici représentée est la troisième vision de Sainte Thérèse à la future fondatrice du Carmel en France.Lire : La vie admirable de la Bienheureuse Sœur Marie de l’Incarnation par M André du Val, publiée en 1893 d’après l’édition originale de 1621. ou de nombreux autres ouvrages.
Le personnage central qui apparaît à Mme Acarie est Sainte Thérèse d’Avila, Mère Thérèse de Jésus (1515-1582), fondatrice des Carmélites Déchaussées en 1562. En 1559, un séraphin lui apparaît, « il avait en main un long javelot d’or dont la pointe laisse échapper une flamme. Il me perça le cœur […] puis me laissa toute embrasée de l’amour de Dieu » (Vie, Ch. 24). Auteur de nombreux ouvrages spirituels comme La Vie, le Chemin de la Perfection, le Château de l’âme, … Canonisée en 1622, sa fête est le 15 octobre. Elle a été proclamée Docteur de l’Eglise par le Pape Paul VI en 1970.Lire : Œuvres complètes de Sainte Thérèse de Jésus, Edition du Seuil, 1949.
Sur la moitié droite du tableau se trouve tout un groupe de religieuses, toutes Carmélites, qui sont les « fleurs du Carmel » comme dit l’artiste dans son épitaphe.
Au dessus du groupe, la Mère Anne de Jésus de Lobera (1545-1621) tient les emblèmes de la Mère Thérèse de Jésus, la plume symbole de la rédaction de la nouvelle règle qui a réformé l’Ordre du Carmel et son cœur transverbéré dont nous avons parlé plus haut. Fille spirituelle de Ste Thérèse, elle est prieure du Carmel de Salamanque au moment de son départ d’Espagne pour la France. Elle sera désignée prieure du premier monastère de France (Paris) par le supérieur général. Elle fonda les Carmels de Pontoise en 1605 et de Dijon la même année, puis partit en 1607 pour la Belgique, où elle fonda encore les monastères de Bruxelles, de Louvain et de Mons.Lire : Histoire du Carmel de Pontoise Tome I, Jean-Dominique Mellot, Desclée de Brouwer, 1994
Dans le groupe la première religieuse à gauche est la Bienheureuse Mère Anne de St Barthélemy Garcia (1549-1626) qui fut la première converse reçue par la Mère Thérèse de Jésus, qui la choisit pour compagne et mourut entre ses bras. Elle tient dans ses mains les Constitutions de 1581 de l’Ordre du Carmel Déchaussé. Elle fut la première prieure du Carmel de Pontoise fondé le 15 janvier 1605. Elle fut aussi prieure du Carmel de Paris puis fonda le Carmel de Tours, et établit le monastère d’Anvers où elle mourut. Elle fut béatifiée en 1917.Lire : Anne de St Barthélemy autobiographie, Père Julian Urkiza, OCD, Carmelitana (Gand) 1989
Puis à la droite de cette dernière est représentée Marguerite de Beaune tenant l’Enfant Jésus dans ses bras. Le carmel de Beaune, en Bourgogne, fut fondé par celui de Dijon en 1619. Mère Marie de la Trinité y fut chargée des Novices. Mère Élisabeth de la Trinité en devint la Prieure en 1626 et donna un grand essor à ce monastère. En 1630, elle y accueillit une orpheline de 11 ans 1/2, Marguerite Parigot, d’une famille de notables de Beaune ; ce sera la Vénérable Marguerite du Saint Sacrement. Sous la conduite de ces deux Mères, la jeune novice orienta vers l’enfant Jésus sa piété précoce. Le divin Enfant combla la  » petite épouse de sa crèche  » de grâces mystiques. La pratique des vertus religieuses notamment de l’obéissance authentifiait ces expériences étonnantes chez une enfant. Le Roi Louis XIII et la Reine Anne d’Autriche, mariés depuis une douzaine d’années, n’avaient pas d’enfant, n’avaient pas d’héritier pour le trône ! Toute la France invoquait le Ciel ! Sœur Marguerite eut encore une révélation dans sa prière : elle affirma que la Reine allait donner le jour au futur Louis XIV. La mère et le fils en manifestèrent leur gratitude au Carmel.
La Mère Thérèse de Saint Augustin (1737-1787), fille du Roi Louis XV. Elle tient la Croix et les trois lys de France. Louise de France naît à Versailles le 15 juillet 1737. Jusqu’à l’âge de 13 ans, elle est préparée à son métier de princesse royale à l’abbaye de Fontevrault. De retour à la Cour, sans en ignorer les travers, elle y vit jusqu’à 33 ans, consciente de sa dignité native et de sa responsabilité chrétienne. Entrée au Carmel de Saint-Denis en 1770, sous le nouveau nom de Thérèse de Saint-Augustin, elle meurt le 23 décembre 1787.Lire : Louise de France, carmélite à Saint-Denis, textes spirituels, D. Poirot, Présence du Carmel, ŒIL 1988.
À sa gauche, derrière, la Mère Camille de l’Enfant Jésus de Soyecourt (1757-1849). Le premier essai de restauration du Carmel après la révolution fut réalisé par une vaillante fille de sainte Thérèse, la Mère Camille de l’Enfant-Jésus (1757-1849). Entrée au Carmel de la rue de Grenelle à Paris, Camille de Soyecourt, très douée sur le plan humain, se signala par sa ferveur et son esprit d’oraison. Elle partagea le sort de sa communauté durant la révolution et connut la prison, l’isolement et la misère matérielle. Demeurée Carmélite de toute son âme, elle réussit à racheter, en 1797, l’ancien couvent des Carmes, rue de Vaugirard. Immédiatement, la communauté que Sœur Camille avait déjà rassemblée rue Saint-Jacques deux ans auparavant, s’y installa et, trois ans plus tard, élut prieure celle qui lui avait procuré ce nouveau monastère. La Mère de Soyecourt rendit des services signalés à Pie VII et aux cardinaux exilés en France. Elle aida aussi de tout son pouvoir les Carmels qui se réorganisaient en terre française et tenta personnellement de faire revivre le monastère de Compiègne en 1834. Mais de graves difficultés firent pour lors échouer son projet, qui n’aboutit qu’en 1865. Le couvent de la rue de Vaugirard étant trop vaste pour des Carmélites, la Mère Camille l’offrit d’abord aux Carmes de Belgique ; mais ils ne purent accepter. Elle se rendit alors aux instances de Mgr Affre, archevêque de Paris, qui désirait y installer une école de hautes études ecclésiastiques, l’actuel Institut Catholique. Pour ses filles, la grande prieure aménagea, à l’avenue de Saxe, un monastère où elles entrèrent en 1845. Celle qu’on a appelée la restauratrice du Carmel de France mourut en 1849.
Puis Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face (1873-1897) jetant sa pluie de roses. Elle tient avec sa sœur Céline devenu Sœur Geneviève de la Sainte Face (1869-1959), le livre ouvert avec l’Enfant Jésus sur la main de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et la Sainte Face sur la main de Sœur Geneviève pour avoir dessiné la première fois une reproduction fidèle à l’image réelle et vraie du visage de Jésus souffrant que nul n’avait eu sous les yeux avant 1898, date de la première photographie du Saint Suaire de Turin réalisée par Secondo Pia.Lire : Le Saint Suaire preuve de la mort et de la résurrection du Christ. Frère Bruno Bonnet-Eymard. CRC 1987 En effet, avant l’invention de la photographie, les peintres et les mosaïstes ont pris pour modèle une inexplicable et inesthétique empreinte, en la copiant positivement, quitte à l’interpréter ! Sœur Geneviève ayant eu sous les yeux la reproduction du négatif de l’original publié en 1902, qui a révélé toute la beauté du visage de Jésus souffrant pour nos péchés, a réalisé une image si fidèle que le Pape de l’époque Saint Pie X a autorisé en février 1906 sa reproduction et est toujours considérée comme la seule image officielle. Sainte Thérèse et Sœur Geneviève étaient toutes deux Carmélites à Lisieux. Sainte Thérèse était inscrite depuis le 26 avril 1885 sur les registres de la Confrérie réparatrice de la Sainte Face fondé par « le saint homme de Tours » Mr Dupont (1797-1876) suite à des révélations reçues par la Sœur Marie de Saint Pierre (1816-1848), dans le but de réparer les outrages et les blasphèmes qui ont défiguré et défigurent encore la Face du Sauveur.Lire : Thérèse et Lisieux, Pierre Descouvemont et Helmuth Nils Loose, Office Central de Lisieux. CERF 1991
Ensuite sur la gauche du pilier de droite, la Bienheureuse Sœur Elisabeth de la Trinité (1880-1919), de Dijon. Née le 18 juillet 1880 à Avor près de Bourges, Élisabeth Catez joint à un tempérament d’artiste (premier prix de piano à treize ans !) un cœur assoiffé d’absolu. Elle entre au Carmel de Dijon à vingt et un ans, pour terminer sa vie sur terre dès le 9 novembre 1906, victime de la maladie d’Addison. Elle fut béatifiée par le Pape Jean-Paul II le 25 novembre 1984.Lire : Elisabeth de la Trinité, Pensées, Foi vivante 208. CERF 1990, ou Elisabeth de la Trinité racontée par elle-même, Conrad De Meester, Foi vivante 200. CERF 1995
À droite du pilier, une des dernières fleurs du Carmel français, Sœur Marie Angélique de Jésus (1893-1919) entrée au Carmel de Pontoise le surlendemain de sa majorité le 2 février 1914, après de grandes études de piano qui l’on fait fréquenter les plus grands virtuoses de l’époque.Lire : Routes de musique et de silence, par Elisabeth Rimaud, Edition Prière et vie 1964 Le 3 mars 1919, elle décède à l’âge de 26 ans en odeur de sainteté.

Basilique Saint Nicolas de Port

Vers 1090, un Lorrain, Charles Aubert dit de Varangéville, rapporte de Bari une relique de Saint Nicolas sa  » dextre bénissante  » qui justifie en 1101 la construction d’une première église. Après la victoire de 1477, l’accueil des pélerins toujours plus nombreux, suscite alors la création d’une  » grande église « , laquelle est aussi le témoignage de reconnaissance du duc René II.

C’est ainsi qu’en 1481, commence la construction de la Basilique, qui sera consacrée en 1560. Dés lors, ducs et personnages célèbres de Lorraine, princes et rois de France se succèdent pour demander la protection de Saint Nicolas. La Basilique subit d’importantes dégradations au cours du XVII ème siècle alors que la ville perd de son importance commerciale. Elle est restaurée peu à peu mais la Révolution française et les bombardements de 1940 achèvent de détériorer l’édifice. Pie XII la consacre basilique en 1950. A son décés en mars 1980, Camille Croué Friedman, Portoise d’origine, émigrée au Etats-Unis, lègue à l’Evêché une somme fabuleuse qui permet de lancer un fantastique chantier de restauration de la Basilique. L’édifice est exceptionnel par l’unité de son architecture. Il se caractérise par une grande sobriété de style et surtout une déviation de la nef, due à de mauvaises évaluations de la composition du sol. Son plan de type basilical, en forme de croix latine, ainsi que sa façade occidentale, lui confère une harmonie et en font un des édifices gothiques flamboyants le plus majestueux de Lorraine et sans doute le plus homogène d’Europe. Le trésor est composé de plusieurs pièces inestimables, dont le Bras reliquaire de Saint Nicolas en vermeil, or et argent.

Ouvrage terminé le 16 mai 2002 En la fête de Saint Simon Stock